Du débarquement allié à l'insurrection nationale

Publié le par PAtrice Rolli

Du débarquement allié à l'insurrection nationale

11 juin à Mussidan : les résistants attaquent

 

« Mon père, gardez-vous à droite »

 

                                                                       Message d’exécution du plan  guérilla 

 

6 juin 1944. Après de longs mois de préparatifs, les armées alliées déclenchent l’opération « Overlord », la plus grande action militaire jamais menée jusque-là. Des milliers de soldats alliés débarquent sur les plages de Normandie. C’est l’ouverture du second front tant réclamé par Staline pour soulager le front de l’Est. Cependant, la réussite du débarquement tient à la réunion de conditions optimales. La Résistance intérieure est chargée de contrarier la montée des renforts allemands vers la Normandie.

Pour les résistants, le débarquement constitue un immense espoir. En Dordogne comme partout en France, l’heure est à l’insurrection nationale. Le 11 juin, à Mussidan, la Résistance attaque.

 

        Le 5 juin au soir, les responsables de la Résistance en Mussidanais entendent sur Radio-Londres les différents messages d’exécution. Les « plan vert » et « plan tortue » prévoient de détruire les voies de communication (routes et voies ferrées), le « plan violet » d’endommager les télécommunications, le « plan guérilla » de déclencher des actions armées pour intimider l’occupant. L’annonce du débarquement marque le début de l’insurrection. Dès lors, des milliers de volontaires rejoignent la Résistance qui reçoit pour mission de se rendre maître des chef-lieux de canton. Ainsi, ordre est donné d’investir la ville de Mussidan. Compte tenu de « la dislocation complète du réseau ferroviaire, par les terroristes », le général Lammerding commandant de la division « Das Reich », se trouve dans l’impossibilité d’embarquer ses chars en Corrèze, la ligne S.N.C.F. Brive-Limoges étant totalement hors d’usage.  

 

         Comme le souligne Guy Penaud, Lammerding opte donc pour « Périgueux qui offre alors deux avantages : la ligne Périgueux - Coutras est intacte, un train blindé la parcourant nuit et jour dans les deux sens ; en outre, le profil de la ligne, pratiquement plat, et l’absence de tunnels et d’ouvrages d’art importants, permettent le passage de grosses charges, comme les chars lourds de la division ». Il est donc vital pour les Allemands d’assurer le contrôle de cette voie ferrée et pour la Résistance de la neutraliser.

       Le 11 juin au matin, une centaine de maquisards part du village de Saint-Georges-Blancaneix. L’un des objectifs est la destruction du pont de chemin de fer qui enjambe la rivière. C’est le groupe « François », créé la veille, qui en est chargé.

        Pendant que des groupes de maquisards investissent Mussidan, le groupe « Kléber » prend position à la gare, au cas où le train de protection qui patrouille habituellement se présenterait.  Lorsque ce dernier entre en gare, un violent combat s’engage. Les maquisards prennent l’ascendant.On dénombre neuf morts dans leurs rangs, dont les deux chefs de groupe « Kléber » et « Claude ». Marcel Chiesa, chef de train, est également tué lors de l’attaque.

        Au même moment, une unité blindée de la 11e panzer division – qui a reçu l’ordre de relever la 2e Panzer Division SS « Das Reich »  à Brive – atteint le  passage à niveau, qui se trouve à quelques centaines de mètres de là. Elle passe aussitôt à l’attaque. Des combats se déroulent également en ville.

Les maquisards, partis faire sauter le pont de chemin de fer, ignorent tout de ce qui se passe en ville. Ils se retrouvent soudain face à un véhicule blindé qui blesse quatre d’entre eux.

 

Face à la réaction de l’ennemi, les résistants doivent décrocher...

 

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